Conscious quitting : une nouvelle tendance en droit social 

De grandes tendances émergent au fil des années dans le monde du travail. Récemment, NDP Avocats vous parlait de la grande démission. Ce phénomène continue à prendre de l’ampleur. En effet, de plus en plus de salariés décident de quitter leur entreprise. Certains se désengagent progressivement et d’autres travaillent seulement à la hauteur de leur salaire. Et ce n’est pas tout ! Un autre mouvement semble apparaître en France. Il s’agit du conscious quitting. En quoi cela consiste-t-il ? Que faire pour éviter cette situation ? Ce type de démission a-t-il une influence juridique ? Voici l’essentiel à retenir !

Le Conscious Quitting c’est quoi ?  

Le conscious quitting, c’est le fait de démissionner par manque de sens. Autrement dit, il s’agit pour un salarié, de quitter son entreprise, car elle ne correspond pas à ses valeurs sociales et environnementales. Prenons le cas d’une entreprise dont l’activité est nuisible pour la planète, ou bien si elle ne prend pas en compte l’équité au recrutement, celle-ci risque de faire face à une vague de départ de ses salariés.

Les chiffres-clés du Conscious Quitting 

À l’étranger 

C’est le PDG d’Unilever qui est à l’initiative de ce mouvement. Il a d’ailleurs réalisé en février 2023, une étude qui détaille l’ampleur du conscious quitting aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Ainsi, près de la moitié des salariés interrogés envisagent de démissionner si les valeurs de leur entreprise ne coïncident pas ou plus avec les leurs. D’ailleurs, un quart des répondants ont déjà quitté leur emploi pour des raisons éthiques.  

En France 

Côté français, la Banque européenne d’investissement a dévoilé en mars 2023 que 67 % des Français de 20 à 29 ans considèrent l’impact climatique comme un critère important au moment de choisir un emploi. De même, 23 % estiment qu’il s’agit d’un critère prioritaire. 

Le Conscious Quitting a-t-il une existence juridique ? 

Ce phénomène sociétal est présent. Toutefois, il faut dissocier la morale du droit. En effet, la loi ne distingue pas une démission éthiquement acceptable d’une qui ne l’est pas forcément. Juridiquement, le conscious quitting reste un mouvement de démission classique tout comme la présomption de démission. En conséquence, la procédure reste la même. L’employeur n’a donc pas d’obligation légale d’indemnisation. De même, le salarié qui démissionne pour de bonnes raisons, ne pourra pas bénéficier de l'allocation de retour à l'emploi puisque son départ a un caractère volontaire” déclare Jérôme Debeauce.  

Que faire pour éviter cette situation ? 

Cependant, en tant qu’employeur, il est préférable d’éviter ce type de situation. En effet, après les retards de paiements, le turn-over est la principale cause de faillites des entreprises de l’Hexagone.

Pour cela, il est essentiel de garantir le bien-être de vos salariés. D’ailleurs, le code du travail encadre leur protection mentale et physique. Ainsi, vous devez assurer le confort de vos salariés et une bonne qualité de vie au travail. Pour cela, vous devez mettre en place des actions en fonction de vos valeurs d’entreprises comme par exemple :  

  • Donner du sens au travail de ses salariés.  

  • Développer une charte RSE.  

  • Favoriser l’échange et la culture d’entreprise.  

  • Repenser les espaces de travail afin qu’ils soient conviviaux et durables. 

Nous restons en veille sur notre page “actualités” des évolutions de ce mouvement. Par ailleurs, nous vous tiendrons informé des prochaines tendances en droit social. Alors n’hésitez pas à suivre nos réseaux sociaux : LinkedIn et Twitter.